Le devoir intellectuel
L’individu progressiste du XXIè siècle peut se croire à l’abri de la religiosité parce qu’il n’adhère pas à une Église en particulier. Mais sa vie, à son insu, reste souvent pétrie de petites superstitions fragmentaires qui l’empêchent de développer une véritable pensée laïque. Dans ce contexte, l’idée nietzchéenne de la mort de Dieu se révèle un leurre, tant on peut constater la prégnance du religieux dans le monde aujourd’hui, que ce soit à travers les phénomènes terroristes ou sectaires. Certains esprits occidentaux ouverts sur le monde, se pensant libérés de leur ancrage religieux au profit d’un humanisme de bon aloi, répliquent à cette montée du fanatisme par des vœux pieux. Ils prêchent la tolérance, mais refusent d’accomplir jusqu’au bout leur «devoir» intellectuel : la critique radicale de l’obscurantisme que toute religion induit, quelle qu’elle soit. La mise au rencart définitive des «folies» religieuses n’est donc pas pour demain, et ce, sous le fallacieux prétexte que nous en avons besoin pour comprendre ce que la destinée humaine recèle d’inconnaissable dans ses origines comme dans sa fin.
Traité d’athéologie
281 pages
Résumé et commentaire critique
Rédacteur : Daniel Rivest