L’info vaut son pesant d’hosties. On se rappelle le matraquage catholique et cathodique au moment du changement de pape, avec longs plans fixes sur la place Saint-Pierre dans l’attente de quelque fumée, avec commentaires de la part de journalistes visiblement aussi touchés par le moment historique qu’ils étaient en train de vivre - pardon, de nous relater - qu’une petite Bernadette à l’entrée de la grotte de Lourdes. Face à cette ingestion massive de bondieuseries télévisuelles, on se disait que, si les voies du seigneur étaient impénétrables, ses voix n’en étaient pas moins puissantes, pour ne pas dire parasitaires. Et c’est justement ce que l’on reproche aux patrons de Radio Vatican. Lundi dernier, un tribunal romain a condamné le cardinal Tucci, président de l’organe radiophonique du plus petit État au monde, ainsi que le directeur général - le père Federico Lombardi - à dix jours de prison avec sursis en raison de la pollution électromagnétique provoquée par les ondes radio diffusées d’un émetteur par trop puissant. Annonçant qu’ils allaient faire appel de cette décision, suspendant la condamnation, les deux prévenus se sont déclarés « abasourdis ». C’est aussi le sentiment des habitants de Cesano, qui sont à l’origine de la plainte en justice, pointant d’un doigt accusateur les émetteurs de Radio Vatican, installés sur le territoire de cette commune au nord de la capitale italienne, les soupçonnant d’être à l’origine de troubles graves de la santé. Une enquête du ministère italien de l’Environnement en 2001 avait relevé d’ailleurs des champs magnétiques hors norme, en tout cas largement supérieurs aux 6 volts par mètre autorisés. Si un tribunal avait rejeté dans un premier temps la plainte en raison de l’immunité dont bénéficient les pontes du Vatican en Italie, la Cour suprême en avait décidé autrement. Une position peu amène, doit-on juger du côté de la chapelle Sixtine
